lundi 11 octobre 2010

Lave de Volvic. 1 : Mortelèque




Façade du 9 rue Fénelon, Xe ardt. Atelier Gillet

Où Ferdinand Henry Mortelèque prend place dans le cortège des grands émailleurs



Façade du 9 rue Fénelon, Xe ardt. Atelier Gillet. Détail

Enfin, depuis quelques années, on a inventé l’art d’appliquer des émaux sur lave afin de pouvoir peindre dessus. M. Morteleque s’est occupé de cette importante application. On doit à cet artiste un blanc d’émail dont il couvre les plaques de lave et de porcelaine. Elles sont alors, ainsi que le dit M. Dussieux, comme des espèces de toiles sur lesquelles on peut, avec des couleurs vitrifiables qu’il a préparées, exécuter tous les genres de peintures.
Cette sorte d’émaillage et de peinture sur pierres naturelles a été aussi exécuté par M. Hachette, qui en a mis à l’exposition nationale de 1844.
La peinture sur émail appliquée sur la lave permet de composer de grandes pièces pour la décoration intérieure ou extérieure des habitations et de remplacer la mosaïque.

Mémoires de l’Académie nationale de Metz, Volume 31, Éd. Le Lorrain, 1850




Façade du 9 rue Fénelon, Xe ardt. Atelier Gillet. Luca Della Robbia


Façade du 9 rue Fénelon, Xe ardt. Atelier Gillet. Bernard de Palissy


Façade du 9 rue Fénelon, Xe ardt. Atelier Gillet. Ferdinand Mortelèque

 
LAVE, LAVE EMAILLEE.


Aux mots Matériaux et Pierre, nous aurons occasion de parler des pierres volcaniques en général et en particulier des laves, ainsi que de la convenance que plusieurs de ces matériaux offrent pour les constructions, en raison de leur nature inaltérable, et quelquefois de leur légèreté (pierres ponces, scories, etc., mais nous croyons devoir dire ici quelques mots des différents emplois qu’on a faits et qu’on fait encore, principalement à Paris, des laves d’Auvergne, ou plus précisément de Volvic. On sait que cette contrée en général renferme des masses considérables de matériaux de ce genre qui ont servi à la construction de la plupart des édifices anciens et modernes du pays. Il en est particulièrement ainsi des environs de Volvic, où la masse exploitable a, dans quelques endroits, 13 à 14 mètres d’épaisseur, et produit des blocs non seulement d’assez grandes dimensions, mais encore d’une exploitation et d’un travail facile et peu dispendieux, et d’une nature en quelque sorte inaltérable.(...)




La foi. Lave de Volvic émaillée d'Abel de Pujol. 1830. Église Ste Élisabeth, 195 rue du Temple, IIIe ardt.


Un emploi pour lequel celte lave paraît devoir conserver plus de faveur est l’établissement, soit de simples inscriptions de rues, de numéros, etc., soit de peintures inaltérables, au moyen de l’application de l’émail. C’est principalement aux soins de M. le comte Chabrol de Volvic, longtemps préfet de la Seine, et aux travaux de M. Mortelecque qu’on doit cette intéressante industrie, qui permet d’obtenir facilement des plaques émaillées de peu d’épaisseur et de 1 métre au carré et plus, et à laquelle la lave convient d’autant mieux que sa porosité y fait adhérer complétement la matière vitrifiable. M. Hittorf, architecte distingué, a récemment pris cette industrie sous son patronage et sous sa direction, dans l’intention extrêmement louable de la rendre propre non-seulement à la décoration de nos édifices publics et particuliers, mais encore de créer en quelque sorte une peinture monumentale qui puisse éterniser les productions de nos grands artistes ; et déjà de beaux essais en ce genre ont eu lieu à l’église Sainte-Elisabeth, à l’École des Beaux Arts, etc. On trouvera des détails intéressants sur ce sujet dans le Bulletin de la Société d’encouragement, pour 1831, ainsi que dans le Compte-rendu des travaux de la Société libre des beaux-arts, Paris, 1834.

Gourlier.

Dictionnaire de l’industrie manufacturière, commerciale et agricole / A. Baudrimont. Tome 3, Bruxelles, 1838


La charité. Lave de Volvic émaillée d'Abel de Pujol. 1830. Église Ste Élisabeth, 195 rue du Temple, IIIe ardt.



M. le Ministre du commerce et des travaux publics accuse réception du rapport concernant les procédés de peinture sur lave de M. Morteleque. D'après le vœu exprimé par la Société que cet artiste soit chargé d'exécuter, par son procédé, des copies de quelques uns des tableaux les plus précieux du Musée, le Ministre déclare qu'il a apprécié toute l'importance de la découverte de M. Morteleque, mais que le crédit affecté aux travaux d'encouragement est épuisé pour cette année, et qu'il examinera ce qu'il pourra faire pour cet artiste après le vote du budget de 1832.




Extrait des Procès -verbaux des séances du Conseil d’administration de la Société d’Encouragement. Séance du 5 octobre 1831.


L'espérance. Lave de Volvic émaillée d'Abel de Pujol. 1830. Église Ste Élisabeth, 195 rue du Temple, IIIe ardt.

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